La France s’est hissée au troisième rang mondial des exportateurs d’armes, dépassant pour la première fois l’Allemagne sur la période 2019-2023, selon les données du SIPRI. Les États-Unis et la Russie restent largement en tête, représentant à eux seuls plus de la moitié des ventes internationales.
L’Union européenne, prise dans son ensemble, assure environ un quart des exportations mondiales, avec la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne comme principaux contributeurs. L’évolution des parts de marché révèle des dynamiques contrastées, marquées par la montée en puissance de certains acteurs au détriment d’autres.
Plan de l'article
Panorama mondial des exportations d’armes : tendances et acteurs majeurs
Le marché des exportations d’armes reste verrouillé par une poignée de puissances qui, chacune à leur manière, façonnent l’équilibre stratégique mondial. D’après le dernier rapport du Sipri (Stockholm International Peace Research Institute), les États-Unis dominent toujours sans partage : 42,6 % du total des ventes mondiales d’armes sur la période 2020-2024. Cette avance s’appuie sur une industrie hors normes, un réseau d’alliés solide et une demande alimentée par des foyers de crise multiples.
La France s’est hissée au deuxième rang mondial, revendiquant 9,6 % de part de marché. La Russie, reléguée à 7,8 %, subit de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine et la fermeture de certains débouchés historiques. La Chine (5,9 %), l’Allemagne (5,6 %) et l’Italie (4,8 %) s’installent dans le peloton de tête. Le Royaume-Uni, l’Espagne, Israël et la Corée du Sud complètent le tableau des dix premiers exportateurs.
Voici quelques chiffres pour illustrer la place de l’Europe et de ses principaux acteurs :
- UE : 27,5 % de part de marché à l’export, portée par la synergie France-Allemagne-Italie-Espagne.
- Europe (au sens large) : 40,7 % du marché mondial, ce qui traduit la montée en puissance des industriels européens.
Globalement, le volume des transferts internationaux d’armes reste stable depuis près de dix ans. Pourtant, les positions évoluent : la France progresse, la Russie recule, la Chine et la Corée du Sud s’imposent désormais dans le paysage asiatique. Fait marquant : le Pakistan absorbe à lui seul 61 % des exportations chinoises, preuve que certains flux demeurent très concentrés à l’échelle régionale. Difficile d’ignorer que la géopolitique se joue aussi sur les carnets de commandes.
Quels pays européens dominent le marché de l’armement à l’export ?
La scène européenne de l’armement est animée par une poignée de pays bien identifiés. Depuis peu, la France s’est imposée comme le champion du continent sur la période 2020-2024, avec 9,6 % de part de marché. Cette performance s’ancre dans la réussite internationale du Rafale de Dassault Aviation, l’export de navires de guerre et de missiles haut de gamme. À elle seule, l’Inde concentre 28 % des ventes françaises, suivie par le Qatar, l’Égypte, la Grèce et la Croatie. Cette diversité de clients, du Moyen-Orient à l’Asie du Sud, donne à la France une assise solide sur plusieurs continents.
L’Allemagne occupe la deuxième place dans l’Union, avec 5,6 % de part de marché, même si ses exportations ont légèrement diminué depuis 2015. Les industriels allemands ciblent notamment l’Égypte, Israël et l’Ukraine. L’Italie n’est pas en reste : une croissance impressionnante (+138 % en cinq ans) porte sa part à 4,8 % du marché mondial. Les commandes du Qatar, du Koweït ou de l’Autriche, tout comme la force de la société Léonardo dans les secteurs des avions de combat et des hélicoptères, expliquent cette progression.
Pour mieux comprendre la répartition européenne, voici quelques exemples récents :
- Le Royaume-Uni (3,6 %) s’appuie sur les exportations de Typhoon et de missiles vers le Qatar, l’Australie ou l’Ukraine.
- L’Espagne (3 %) se distingue par une progression notable, soutenue par des contrats en Arabie saoudite et en Australie.
L’ensemble des pays de l’Union européenne représente aujourd’hui 27,5 % des exportations mondiales d’armes. Plus largement, l’Europe dépasse désormais les 40 % du marché, portée par la montée en gamme de ses industriels et la multiplication de contrats hors continent. La spécialisation des groupes comme Dassault, MBDA ou Léonardo, les transferts de technologies et l’intégration des filières contribuent à la solidité de l’offre européenne. Face aux mastodontes américains ou chinois, l’industrie du Vieux Continent affiche désormais une compétitivité affirmée et une capacité à répondre à des besoins variés.
La France face à la concurrence internationale : analyse de son positionnement et de ses performances
La France occupe aujourd’hui la deuxième place parmi les exportateurs d’armes, avec 9,6 % de part de marché sur la période 2020-2024. Si la domination américaine reste écrasante (42,6 %), la France dépasse désormais la Russie, dont le recul se confirme année après année. Cette ascension ne tient pas seulement à la stabilité des contrats, mais à la capacité des industriels français à s’adapter aux attentes spécifiques de chaque client, notamment dans les pays émergents et au Moyen-Orient.
Le Rafale incarne parfaitement ce succès : 94 appareils exportés sur la période 2019-2023, contre seulement 23 lors de la période précédente. L’Inde capte à elle seule 28 % des exportations françaises, suivie par le Qatar, l’Égypte, la Grèce et la Croatie ; l’Ukraine s’ajoute désormais à la liste. La stratégie française s’appuie sur une répartition des marchés, de l’Asie à l’Afrique du Nord, en passant par l’Europe de l’Est.
Face aux géants américains et à la montée en puissance de la Chine, la France mise sur la technologie duale et la fiabilité industrielle. L’expertise de MBDA dans les missiles longue portée, la montée en gamme des navires de guerre, l’intégration d’éléments européens : autant d’atouts qui composent une offre complète et compétitive. Alors que la Russie voit ses parts se réduire, la France consolide ses positions, soutenue par une diplomatie active et des industriels capables d’ajuster leur réponse à chaque marché. Reste à savoir comment, dans un environnement marqué par des recompositions rapides, la filière française saura maintenir cette dynamique et continuer à bousculer la hiérarchie mondiale.